58% de médecins impliqués dans un dossier d’erreur médicale !

Une enquête réalisée par l’ABSyM (syndicat de médecins) et Medi-Sphere (hebdomadaire du généraliste) sur un panel de 500 médecins indique que 58% (soit 290 médecins) ont déclaré avoir été impliqués dans un dossier d’erreur médicale.

La même enquête dégage deux orientations dans la gestion de l’erreur médicale, à savoir i) l’anonymisation des personnes et des lieux (57% des réponses) et ii) l’impunité (‘No shame No blame’, 40% des réponses).

La tendance est également à davantage de collégialité et de communication.

Enfin, pourrait être mis en place un système de notification auprès d’un groupe de travail composé de magistrats et de représentants du Conseil de l’Ordre qui se chargerait aussi d’anonymiser l’information.

Last but not least, les médecins pourraient être incités à participer à ce système en leur proposant en contrepartie … devinez … une réduction de la prime d’assurance et une prime de l’INAMI. Business is business.

D.é.s.o.l.a.n.t ; victimes, circulez, il n’y a rien à voir ! Nous réglons les problèmes entre nous.

Aucune avancée donc. Le stoemelings n’est pas prêt de disparaître.

Le Conseil de l’Ordre existe déjà. Que fait-il ? Se retrancher derrière le secret médical, le secret professionnel, n’est pas la solution. D’autres pays ont compris cela, le Canada par exemple.

Plus de collégialité entre les médecins, pour quoi faire ? Imaginons que la victime parvienne à faire déférer un médecin devant un tribunal, serait-ce alors pour défendre ses pairs avec la ritournelle bien connue : « Dans des conditions identiques, j’aurais agi de la même manière que mon collègue » ? Ce qui pourra justifier, au moins en partie, une suspension du prononcé.

Ce ne sera plus alors qu’un No shame (littéralement : pas de honte), No blame (pas de blâme), mais aussi, et surtout No penalty (pas de peine) !

Ce dont les victimes ont le plus besoin, c’est de la transparence, c’est de se retrouver face à un prestataire de soins de santé qui reconnaît son erreur et assume pleinement sa responsabilité.

Chères politiciennes, chers politiciens, quand allez-vous enfin nous entendre ?